L’art dans la rue
ART URBAIN MONTRÉAL ENCOURAGE LES PROJETS PERMETTANT LA DIFFUSION DE L’ART EN CONTEXTE URBAIN
Ses objectifs: stimuler la vitalité culturelle des quartiers, les revitaliser, développer une culture de proximité, offrir une plus grande visibilité pour nos artistes explorant diverses démarches et champs de pratiques artistiques.
Cette exposition l’Art dans la rue est la suite de l’exposition de cet été (2021) où nous affichons de nouvelles œuvres. Il s’agit de reproductions sur papier d’œuvres en art visuel 24X36 po sur des palissades dans les rues de Montréal.
LES ARTISTES: Danielle Lamontagne, Baudoin Wart
OÙ: À Montréal, sur les palissades de Publicité Sauvage
HIVER 2021
DANIELLE LAMONTAGNE
PARCOURS, DANIELLE LAMONTAGNE
(elle)
Née en 1962 à Montréal, Danielle Lamontagne y réside et y travaille. Détentrice d’un baccalauréat en design graphique (1996) à l’Université du Québec à Montréal, elle y a aussi complété une maîtrise en Arts et lettres en communication, avec concentration multimédia interactif (2000).
Visionnaire, Danielle Lamontagne figure parmi les créateur·trices·s précurseur·e·s de l’emploi du numérique dans la création. Les vertus de ce médium, étaient encore sous-estimées par le milieu des arts, à la fin des années 1990, elle n’hésitait pas à y avoir recours pour créer des œuvres artistiques et personnelles. Elle crée alors sa galerie virtuelle et interactive Digital Image Art, afin de diffuser et de promouvoir sur internet ses créations en art (images numériques) et en multimédia (vidéo et son).
Bien qu’elle produise aussi des œuvres sur toile ou sur papier, les œuvres numériques et les installations médiatiques immersives sont plus présentes dans son parcours actuel. On y retrouve des projections, vidéos, images numériques, sons et objets complémentaires qui s’organisent dans l’espace pour représenter conceptuellement l’idée. La lumière et le son y sont omniprésents, cohabitant avec des matériaux multiples.
Elle crée toujours selon une même constance d’esprit. Elle écrit des “slams silencieux” poésie rythmée sur un sujet qui se veut déclencheur d’une réflexion ou d’un état. Ce texte poétique est le point de départ pour les démarches de ses installations artistiques.
Artiste engagée, elle jette un regard lucide et critique sur les paradoxes de la vie et de l'humanité. On y décèle une poésie douce-amère, parfois crue, à la manière engagée de l'art performatif. Les textes sont parfois contemplatifs, poétiques, mais discrètement ils mettent en relief l’absurde en proposant l’idée d’une évolution vers le mieux.
Dans un deuxième temps par la recherche d’une certaine beauté, les œuvres cherchent aussi à inspirer un nouveau sentiment d’interdépendance et de responsabilité partagée pour le bien-être de l’humanité, des êtres vivants dans leur ensemble et des générations futures. Une façon de vivre juste, durable et pacifique. À travers sa démarche, l’artiste cherche à se reconnecter, pour retrouver cet espace originel, sacré, à l’intérieur de soi, où tout peut être encore en équilibre et en paix.
BAUDOIN WART
PARCOURS, BAUDOIN WART
(il)
Né en 1960 à Coteau-du-Lac en Montérégie, Baudoin Wart vit et travaille à Montréal. Artiste pluridisciplinaire, il revendique un art fondé sur l'instinct et la pensée sauvage. La peinture est donc chez lui une manière de se connecter à ce qu’il y a de plus viscéral, d’obscur ou d’impénétrable en lui.
Dès le début des années 80, alors qu’il amorçait la vingtaine, Baudoin Wart ressentait l’urgence de faire bouger et de faire évoluer ces choses qui lui semblaient mortellement insipides, stagnantes et moroses. Montréal et la grisaille de son urbanité, platement ordonnée, il lui fallut la « déranger » un peu, toutefois de manière constructive, fertile.
De connivence avec le milieu culturel, artistique, et qui spontanément lui réclamait ses services d’afficheur singulièrement efficace, attentionné et conscient de la précarité financière d’une telle clientèle, en 1987 Baudoin Wart a créé sa propre entreprise d’affichage sauvage à vocation culturelle. Depuis lors, PUBLICITÉ SAUVAGE n’a jamais cessé de colorer, de « mouvementer » au quotidien notre vision de la Ville.
Chez ce peintre doublé de l’entrepreneur « pour gagner sa vie », la peinture qu’il n’a jamais abandonnée est sa façon vitale de rencontrer l’invisible, une manière de se connecter à l’immatérialité psychique et d’accéder à ÇA, cette partie la plus obscure, la plus impénétrable de sa personnalité. Introspective, à la fois ludique et périlleuse, l'œuvre de Wart s’attaque à toute surface blanche (de papier ou de toile) comme s’il s’agissait d’un champ d’investigation du subconscient en lequel Mourir à soi, pour renaître à tout. (B.W.)
À la manière de l’écriture automatique, pinceaux, crayons et spatules sont chez lui les extensions opératoires d’inspirations soudaines. Comme autant d’illuminations, celles−ci donneront lieu à des formes, à des textures et à des couleurs qui souvent se sépareront de leur référence à la matérialité des sujets ou des objets représentés. À l’instar des peintres fauves, cette dissociation des couleurs conventionnelles, attribuées à la matérialité des choses et à la corporalité des êtres, aura pour effet d’accentuer l’expression pure d’un inconscient inaltéré, libre et opérant bien malgré lui.
Ses œuvres qui s’organisent spontanément transforment l’acte de création en une ardeur de vie retrouvée. Ces illuminations qui donnent lieu à des formes, à des textures et à des couleurs vivantes se détournent de la concrétude de tout référent au profit du symbolique, du magique, et de l’expression pulsionnelle d’impressions intangibles. Ses tableaux témoignent du cheminement inclassable, voire « indiscipliné » de cet artiste chez qui la constance est essentiellement le renouvellement.
Texte : Céline Mayrand
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